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Niveau du lac

Le lac Marsan est un lac de tête dont le bassin versant fait partie du bassin versant de la rouge. Il n'a que 3,22 km2, y compris le lac lui-même, d'une superficie de 0,745 km2. Le lac reçoit l'eau de son bassin versant par écoulement de surface et par de nombreux petits ruisseaux. Annuellement, il tombe environ 1000 mm d'eau dans la région qui assure un renouvellement des 4,2 milliards de litres d'eau du lac au 2,4 années. Toute cette eau, à part la partie évaporée, passe par l'unique sortie du lac, par le ruisseau Grizzly, vers la rivière Rouge, d'où l'importance de cette décharge: elle contrôle le niveau d'eau du lac.
Au printemps, lors de la fonte des neiges, l'apport d'eau vers le lac est élevé, ce qui hausse le niveau. Puis graduellement le niveau s'équilibre vers une valeur moyenne qui fluctuera selon les pluies. Cependant il arrive que le castor y érige un barrage pour ses besoins d'habitation et de nourriture. Et c'est finalement lui qui contrôle le niveau du lac, lorsque présent, et de mémoire d'hommes, il a presque toujours été présent. D'ailleurs une partie de la décharge est un ancien barrage de castor.

Le niveau d'eau du lac, mesuré sur la roche-mère à la décharge, varie de 485 mm (haut historique à 500mm), à moins de 100 mm (105 mm mesuré en 2018 et 80 mm en 2019, 100mm étant le niveau où l'exutoire est à sec). Il peut varier aussi assez rapidement, jusqu'à 20 mm par jour en mode décharge.

Lorsque le niveau est élevé:

Effets sur les activités humaines:
1- Les quais peuvent toucher à l'eau.
2- Certains terrains peuvent s'inonder ou se montrer spongieux.

Effets environnementaux:
3- Lorsque l'eau est élevée en dehors des périodes de crue, c'est que la décharge est bloquée par des débris et souvent par un barrage de castor. Ceci diminue la circulation de l'eau et un certain écumage.
4- Les rives peuvent être un peu plus affectées par l'érosion dûe aux vagues.
5- Les arbres riverains peuvent être affectés.
6- Les champs d'épuration non conformes peuvent être moins efficaces. (non respect de l'épaisseur de sol filtrant).

Lorsque le niveau est bas, d'autres inconvénients apparaissent:
 
Effets sur les activités humaines:
1- Des roches affleurent rendant la navigation problématique par endroits; et elles servent de juchoirs aux goélands.
2- Le niveau et la quantité d'eau disponible baisse dans les puits de surface.
3- Les pontons et embarcations peuvent toucher le fond aux endroits habituellement stationnés.
4- La sortie et l’entrée des pontons à l'accès publique devient problématique.
5- Les quais peuvent devenir surélevés et nécessiter un réajustement de hauteur.
6- Mais les plages s'agrandissent au grand plaisir de certains et la baignade peut être plus facile. Mais ce n'est pas le cas pour tous.

Effets environnementaux:
7- Il est important d'assurer la libre circulation des espèces entre les habitats fauniques. La connectivité des habitats est primordiale pour assurer la survie des populations. Les bas niveaux atteints à l'étiage de 2019 et encore plus tôt en 2020, ne permette plus la libre circulation des espèces et des poissons.

https://mffp.gouv.qc.ca/faune/habitats-fauniques/pdf/lignes-directrices-habitats.pdf

8- Les poissons doivent pouvoir se déplacer entre les différents habitats disponibles pour pouvoir satisfaire leurs besoins afin de maximiser leur survie et leur croissance, et ce, à différents moments de leur cycle de vie et de l’année. (Gowan et Fausch, 1996; Gowan et Fausch, 2002; McCormick et coll., 1998). Les déplacements sont également très importants pour éviter les conditions défavorables pouvant survenir au sein de leur habitat (p. ex., canicule, étiage, crue). Ils permettent aux espèces de persister en assurant un flux génique.

9- Le soleil pénétrant plus profondément les rives, permet une prolifération de la flore aquatique riveraine (nénuphars, algues, la pontédérie cordée...).
10- Réchauffement de la température de l'eau favorisant la prolifération d'algues.
11- Les rives plus accessibles aux prédateurs peuvent modifier la faune riveraine (huards...)
12- Il peut se produire une diminution de la superficie des milieux humides. La destruction des milieux humides et des bandes riveraines contribue aux apports diffus de phosphore. (Ref. en 11).
13- Il peut y avoir un apport plus important de phosphore des milieux humides du lac, qui sont une source 60 fois plus importante par km2 que la forêt. Ceci favorise la prolifération d'algues bleues.
Ref:
http://www.environnement.gouv.qc.ca/eau/flrivlac/questions.htm#q27  question 21.
14- Les variations de niveau peuvent produire une érosion des rives et un apport de sédiments et de nutriments au lac.
Ref.
https://www.sadl.qc.ca/wp-content/uploads/2016/10/Compte-rendu-13-août-2016.pdf  pp11.
15- Il peut se produire une augmentation de l'apport d'eau issue des champs d'épuration vers le lac. Certaines installations sceptiques n'épurent pas totalement les eaux usées.
16- Le débit plus élevé à l'exutoire génère des courants brasseurs pouvant diminuer la SÉDIMENTATION du phosphore et favoriser la prolifération d'algues.
17- Certains avancent même la possibilité que le mauvais démantèlement d'un barrage d'un étang de castor,  peut conduire à la prolifération des algues bleues, principalement à cause de l'apport supplémentaire en phosphore vers les lacs en aval.

http://www.saint-donat.ca/citoyens/ContrOledesbarragesdecastors.cfm


Le principal tributaire du lac Marsan avait 2 étangs de castors qui ont été démantelés, espérons de façon apropriée. Mais en 1996 (à vérifier), les barrages ont cédé, coupant la route du lac Marsan Est,  et apportant au lac son lot de sédiments et de phosphore.

Au niveau macro-hydraulique, il est peu souhaitable que le lac ne retienne pas plus longtemps ses eaux de crues. Il contribue aux inondations printanières de la Rouge, alors qu'il fournit moins d'eau à son bassin versant en périodes de sécheresse et d'étiage.

HISTORIQUE:
Voilà plusieurs dizaines d'années, une intervention a eu lieu dans la décharge. Le propriétaire a érigé un mur de béton et a creusé ainsi l’exutoire. Le niveau du lac a alors été contrôlé par ce dernier. Le barrage a été construit en 1973 et était d'ailleurs répertorié dans le répertoire des barrages du Québec et serait la propriété du gouvernement du Québec, mais géré par la municipalité.
https://www.cehq.gouv.qc.ca/barrages/detail.asp?no_mef_lieu=X2172805

En date du 2019-07-28, le barrage n'est plus répertorié.
 
Après le départ de ce propriétaire, le barrage a été démantelé. Des personnes rassemblaient les roches présentes en un petit barrage lorsque le niveau de l'eau était jugé trop bas. Cependant, de temps à autre, le castor revenait ériger son barrage. Des personnes venaient enlever le barrage et les pierres, et le cycle recommençait.
À l'été 2016, la décharge était complètement dégagée et le niveau a baissé très bas.
 
Il suffit d'une variation de niveau relativement faible (12 pouces) pour créer des inconvénients tant à niveau haut qu'à niveau bas. C'est pour cette raison que la problématique de la décharge du lac a été portée à l'attention de la municipalité à l'automne 2016 dans le but de contrôler naturellement à long terme, le niveau dans une plage de variation acceptable. Au début de l'été 2017, la municipalité a rétabli le petit barrage de pierres dans la décharge, comme cela se faisait par le passé. Le niveau du lac s'est bien comporté durant l'été 2017, même si certains débris s'y sont accumulés. Vers la mi-août, un castor a construit un barrage et l'eau s'est alors mise à monter. Le trappeur a alors été mis à contribution puisqu'il coupait arbres et arbustes dans la bande riveraine, et quelques castors ont été capturés. Mais il en restait encore un qui reconstruit le barrage lorsqu'on le défait. Il a d'ailleurs déjà commencé la construction de sa hutte. Au 1er novembre 2017, le niveau a atteint son maximum. La décharge et le ruisseau ont alors été complètement libérés, et du barrage, et des pierres, par le trappeur. Le niveau s'est alors mis à baisser à un rythme de 20 mm/jr. Mais le 12 novembre, le castor a recommencé la construction de sa digue. Pour ce faire, il coupe des arbres sur les terrains avoisinants. Il semble que plus le castor doit rétablir son barrage et plus il coupe des arbres.

Plusieurs castors auraient été trappés par la suite, le dernier fin mars, début avril 2018.
Comme la décharge et le ruisseau étaient complètement dégagés, l'eau a baissé très rapidement après la fonte des neiges et nous nous sommes retrouvés avec un niveau d'eau historiquement bas (100mm) à la mi-juillet 2018. Le castor a alors reconstruit le barrage fin juillet et le trappeur a finit par l'attrapper vers la mi-novembre 2018 et a dégagé complètement la décharge. Au 30 juin 2019, elle l'était toujours alors que nous nous dirigions encore vers un autre niveau bas record.
Au 18 août 2019, le niveau était tellement bas qu'il n'y avait plus aucune circulation de l'eau à l’exutoire. Aucun ne se souvient d’un niveau aussi bas.

 

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LES CASTORS:
Les castors ont toujours eu un rôle dans la variation du niveau du lac. Leurs interventions sont-elles néfastes sur la qualité d'eau du lac? Difficile à dire, mais Ils ont été la raison de l'intervention du trappeur dans l'exutoire parce qu'ils abattaient des arbres dans la bande riveraine pour leur nourriture, leur hutte et leur digue. Cependant la digue ne présentait qu’un risque léger pour les infrastructures routières.

Nous avons trouvé ce document sur le castor qui explique enfin les effets de la présence du castor.

https://oraprdnt.uqtr.uquebec.ca/pls/public/docs/GSC1272/F548830323_virginieroy.pdf

Pour ceux qui veulent en savoir beaucoup sur le castor:
http://www.fondationdelafaune.qc.ca/documents/File/GuideAmenagGestionTerritoireCastor.pdf

https://www.ville.saint-sauveur.qc.ca/DATA/TEXTEDOC/A-la-decouverte-du-castor.pdf

Le défi n’est pas d’éliminer les castors, mais bien de gérer adéquatement les cas où l’activité des castors nuit excessivement aux plans d’eau et aux infrastructures humaines.
Mais il y aura toujours des périodes de crues et des périodes d'étiage, et des castors…

SUR LA LIBRE CIRCULATION DE L'EAU:
La municipalité nous a indiqué souvent qu'il faut assurer la libre circulation de l'eau. Les barrages de castors, n'étant pas étanches, assurent une certaine circulation de l'eau et ne peuvent être démantelés que s'il y a menace à la sécurité des personnes ou des biens" selon la référence suivante:

https://www.ville.saint-sauveur.qc.ca/DATA/TEXTEDOC/A-la-decouverte-du-castor.pdf

POISSONS:
Une autre problématique liée au niveau d'eau du lac est l'ensemencement. On suspecte qu'une quantité importante de truites ensemencées réussissent à fuir par l'exutoire, surtout lorsqu'aucune obstruction n'est présente. On a déjà vu des pêcheurs en chaloupe pêcher nos truites d'ensemencement dans le premier lacon en aval, à côté de l'intersection Est-Ouest. Et nous avons été témoins au printemps 2018 de la remontée dans le lac, d'espèces de poissons "moins nobles" (carpes, meuniers noirs). Ces espèces, suceurs de fond, peuvent manger les oeufs des poissons se reproduisant dans le lac comme la perchaude, et l'achigan (au moins si elles n'aimaient que les oeufs de crapets). Des efforts d’ensemencement de la truite mouchetée dans le passé se sont révélés inefficaces et, maintenant, seule la truite arc-en-ciel est ensemencée à tous les ans.

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ANALYSE DE LA SITUATION:

 

D'après le graphique suivant, on s'aperçoit que les  périodes d'étiage d'été auraient été plus longues en 2017 et 2018 n'eût été du barrage de castor. À la crue 2019, le niveau était déjà bas malgré un hiver avec beaucoup de précipitations. L'état dégagé de l'exutoire fait en sorte que son débit est beaucoup plus important que les apports, laissant entrevoir une stabilisation vers un nouveau bas niveau moyen.

                     2021-2022

Ancre 1
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EROSION: Le lac marsan a la chance d’avoir des rives principalement rocheuses, qui retiennent le sol et minimise l’érosion. Le bas niveau du lac atteint à la fin d’août 2019 a permis de voir quelques signes d’érosion. Sont-ils siignificatifs? A niveau normal, peu de signes sont visibles.

PROLIFÉRATION DES HERBIERS: Nous craignons des conséquences écologiques de ce bas niveau d'eau. Déjà on note une prolifération des plantes aquatiques dont la Pontédérie qui est considérée à bien des endroits comme envahissante.


CONCLUSION:
On suspecte que les interventions dans l’exutoire et en conséquence la diminution du niveau à l’étiage, soit en partie responsable des effets sur la qualité de l'eau. On essaie donc de trouver avec la municipalité une solution écologique et efficace, pour ramener le niveau à l'étiage pour qu’il soit acceptable pour l'environnement et pour les activités humaines.

Un avis environnemental de Biofilia, demandé par la municipalité, suggère d’ailleurs d'augmenter le niveau minimum en période d'étiage de 200mm avec un certain ouvrage de retenue.
 
Mais cette solution exige des autorisations du ministère de l'environnement, et a été estimée à 32k$. Une autre solution serait d'installer un cube Montmorency qui n'exige pas d'autorisation. Il serait moins dispendieux, mais moins précis quant au niveau d'eau et moins esthétique.

Voir le rapport de Biofilia ci-joint.

 

 

 

 



Un sondage effectué par l’ARLM a démontré que 100% des riverains ayant répondu, jugent le niveau trop bas en date du 3 août 2019, en moyenne de 9 pouces, (sauf une abstention).
Une résolution présentée à l’Assemblée générale annuelle (AGA) du 4 août 2019, de l’association des résidents du lac Marsan (ARLM) et adoptée à l’unanimité, demande à la municipalité de rétablir le niveau à l’étiage à un niveau plus acceptable pour l’environnement et les activités humaines.

En date du 16 août, la municipalité nous a informé qu’elle n’interviendrait pas dans l’exutoire, mais que l’on arrêterait la dépradation du castor au lac Marsan.

Nous sommes donc revenus à notre point de départ de l’automne 2016, sauf que le niveau est plus bas et que la qualité de l’eau est moindre, ce que nous cherchions justement à éviter.

 

Nous avons envoyé le dossier suivant à la municipalité le 9 septembre 2019, à la suite duquel une réunion a été obtenue pour le 3 octobre 2019.

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Entretemps, nous avons contacter le ministère de l'environnent qui nous a informé qu'une demande d'exemption d'autorisation pour une intervention mineure, pouvait nous être délivrée. Nous devions donc déposer un bref dossier pour cette analyse.  Suite à la réunion du 3 octobre, il a été convenu que l'association déposerait ce dossier pour analyse avec l'appui de la municipalité. Le dossier a été envoyé au Ministère de l'environnement le 31 octobre.

 

                          Dossier envoyé au Ministère:       

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Il est important de noter que la proposition de l'ARLM consistait en l'installation de 2 bordures de trottoir de granit de 150 mm d'épaisseur, avec une ouverture entre les 2 bordures suffisante pour permettre la libre circulation du poisson.

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Le 7 décembre 2019, nous recevions l'avis du ministère comme de quoi nous ne pouvions pas être exemptés d'une demande d'autorisation en bonne et due forme.

Nous examinons donc la possibilité de faire une telle demande. Soit dit en passant, c'est le même formulaire que doit utiliser Hydro-Québec pour ses barrages! Et il faut aussi déposer la demande au Ministère Forêts, Faune et Parc (MFFP). 3000$ juste en frais d'analyse aux ministères. Cependant tous s'entendent pour dire que de rétablir le niveau à l'étiage du lac Marsan aurait des effets positifs.

Les 12 travaux d'Astérix...

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La municipalité a engagé un agent de liaison pour l'été 2020.

La municipalité nous a offert qu'il analyse notre problématique de niveau d'eau.

Une rencontre a eu lieu le 27 juillet au lac et à l'exutoire.

Il a lu nos documents et discuté du cas au CRE avec le Dr. Carignan.

Voici ses commentaires avec nos commentaires en rouge.

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Rapport de l'agent de liaison du CRE anoté

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Nous devrons donc compter sur le castor pour régulariser le niveau du lac. Il a d'ailleurs commencé sa digue vers le 16 août. Le 5 octobre le niveau désiré de 200 mm, ou 8 pouces est atteint. Au 16 octobre, il attteint 283 mm, mais le haut de la digue constitué surtout de feuilles mortes autres débris, cède à cause des précipitations. A SUIVRE...

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Dossier envoyé à la ville

Cas du lac Ouimet:

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Nous ne sommes pas seuls à expérimenter la problématique du niveau d'eau dans les lacs. Le lac Ouimet est un autre cas où l'association a dû prendre les moyens pour régler le problème. Eux ont déjà un barrage présent mais il semble déficient.

https://www.sadl.qc.ca/vie-citoyenne/environnement/eau/projet-scientifique-au-lac-ouimet/

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Le Dr. Carignan, biologiste expert des lacs, répond à des questions des riverains lors de la l'assemblée d'information de 2016, et c'est très instructif.

https://www.sadl.qc.ca/wp-content/uploads/2016/10/Compte-rendu-13-août-2016.pdf

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On propose donc que les riverains s'entendent sur un niveau haut et un niveau bas acceptable. L'ARLM a réalisé un sondage auprès des résidents afin de connaître le niveau d'étiage minimum selon eux.

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